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Soins administrés à la mère pendant le travail
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Les 3 chapitres qui suivent décrivent plus spécifiquement les méthodes indiquées pour chaque étape du travail et de l’accouchement.
Sommaire
- 1 Soutenir le travail
- 2 Protéger le travail
- 3 Guider le travail
- 3.1 Aidez-la à boire au moins 1 verre de liquide par heure
- 3.2 Demandez à la femme d’uriner au moins une fois toutes les 2 heures
- 3.3 Le repos entre les contractions
- 3.4 Changez de position toutes les heures
- 3.5 Changez la literie sous la mère quand elle devient mouillée ou souillée
- 3.6 Si la mère porte le VIH
Soutenir le travail
Soutenir la mère pendant le travail, c’est l’aider à se détendre au lieu de lutter contre lui. Même si ce soutien n’enlève pas la douleur du travail, il permet de le rendre plus facile, plus court et plus sûr.
Chaque femme a besoin d’une sorte de soutien différent ; mais toutes les femmes ont besoin de gentillesse, de respect et d’attention. Observez la mère et écoutez-la pour voir comment elle se sent. Encouragez-la de manière à ce qu’elle puisse se sentir forte et confiante pendant le travail. Aidez-la à se détendre et à bien accueillir le travail.
Vous ne devez pas être seule à soutenir la mère. Le soutien peut être plus utile quand il est apporté par le mari, la famille ou des amis. Il n’y a pas de règle qui indique quelle est la personne la mieux qualifiée pour soutenir la mère. La seule chose qui importe est que cette personne aime la mère et soit prête à l’aider. Mais avant tout, il faut que la mère veuille que cette ou ces personnes soient là avec elle.
Protéger le travail
Vous devez protéger le travail contre toute personne ou intervention inutile qui contrarie l’accouchement. Voici quelques exemples :
Tenez les gens malveillants et désagréables à l’écart. La mère ne doit pas avoir à se soucier d’histoires de famille. Parfois, même des amis bienveillants et qui veulent aider, peuvent perturber le travail. Pendant certains accouchements, la meilleure manière d’aider est de demander à tous de quitter la salle pour que la mère puisse traverser la phase de travail sans être distraite.
N’utilisez pas de médicaments et ne faites pas d’interventions inutiles. Certaines sages-femmes (et certains médecins) pensent qu’une grande quantité de médicaments, d’instruments et d’examens réduiront les risques. Mais ceci n’est généralement pas vrai. Ces choses peuvent rendre l’accouchement plus difficile ou causer des problèmes.
ATTENTION !
Ne donnez pas à la mère des médicaments pour accélérer le travail – ces médicaments rajoutent des risques inutiles. Les piqûres ou les comprimés qui devraient accélérer l’accouchement peuvent aussi rendre le travail plus douloureux ou même tuer et la mère et le bébé. Des méthodes sans danger pour renforcer le travail.
Guider le travail
Guider le travail, c’est le garder en bonne voie. Vous pouvez guider le travail en aidant la femme à prendre soin de son corps. À différentes étapes, vous pourrez lui proposer de boire, uriner, se reposer, ou bouger. Les 3 chapitres suivants proposeront beaucoup d’autres conseils sur la manière de guider le travail pour qu’il reste en bonne voie.
Aidez-la à boire au moins 1 verre de liquide par heure
Une mère en travail utilise rapidement l’eau de son corps. Elle doit boire au moins 1 verre de liquide toutes les heures. Si elle ne boit pas assez, elle peut se déshydrater (pas assez d’eau dans le corps), ce qui rendrait le travail beaucoup plus long et plus difficile, et risquerait de l’épuiser.
Soulevez la peau au dos de la main avec 2 doigts. Puis relâchez-la. | Si la peau ne reprend pas immédiatement sa forme, la femme est déshydratée. |
Signes de déshydratation
- des lèvres sèches
- des yeux creux
- une peau inélastique
- une légère fièvre (jusqu’à 38°C ou 100,4°F)
- une respiration rapide, profonde (plus de 20 respirations par minute)
- le rythme du coeur du bébé dépasse 160 battements par minute
Si vous pensez que la mère est déshydratée, donnez-lui tout de suite de l’eau avec du sucre et du miel, ou du jus de fruit, ou une boisson de réhydratation.
Certaines femmes n’arrivent pas à bien boire pendant le travail. Cela leur donne la nausée ou les fait vomir. Si la mère vomit et ne peut pas boire un verre entier de liquide d’un coup, faites-lui prendre de petites gorgées après chaque contraction. Ainsi, elle absorbera du liquide sans déranger son estomac. Les liquides suivants peuvent être plus faciles à boire pour les femmes qui ont la nausée : lait de noix de coco, jus de fruit mélangé à l’eau, de l’eau avec du sucre ou du miel, ou encore des pastilles de menthe, du gingembre, ou une infusion de camomille avec du miel ou du sucre.
Si la mère ne peut pas boire du tout, ou si elle est déjà très déshydratée, administrez-lui des liquides par l’anus ou des liquides intraveineux.
Boisson réhydratante (soluté de réhydratation)
Si le travail est long, ou si la mère n’a pas beaucoup mangé ou bu, donnez-lui une boisson réhydratante (d’ailleurs, toute femme en travail peut en boire). Cette boisson aide à garder les composants chimiques du sang de la mère en bon équilibre, et à lui éviter la nausée.
Vous pouvez peut-être acheter des paquets pré-mélangés de sel et de sucre, comme l’Oresal, pour faire un soluté de réhydratation. Si vous utilisez des paquets pré-mélangés, assurez-vous de les mélanger correctement, et goûtez d’abord la boisson vous-même. Elle ne doit pas être plus salée que les larmes.
Vous pouvez aussi faire votre propre soluté de réhydratation pendant le travail, ou amener les ingrédients secs déjà mesurés, mélangés, et emballés dans de petits sachets
2 manières de préparer une boisson de réhydratation | ||||||
Avec du sucre et du sel (la mélasse ou le miel peuvent être utilisés au lieu du sucre) | ||||||
Dans 1 litre d’eau propre, mélangez : | ||||||
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pour 8 petites cuillerées de sucre | |||||
(avant d’ajouter le sucre, goûtez la boisson pour voir si elle n’est pas plus salée que des larmes) | ||||||
Avec des céréales en poudre et du sel (le meilleur choix est le riz en poudre. Ou bien utilisez du maïs, de la farine de blé, du sorgho finement moulus, ou des pommes de terres cuites en purée) |
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Dans 1 litre d’eau propre, mélangez : | ||||||
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pour 8 petites cuillerées pleines (ou 2 poignées) de farine de céréales | |||||
(avant d’ajouter les céréales, goûtez la boisson pour voir si elle n’est pas plus salée que des larmes) | ||||||
Faites bouillir pendant 5 à 7 minutes pour obtenir une bouillie liquide. Refroidissez la boisson rapidement pour la donner à la mère. | ||||||
Goûtez la boisson à chaque fois avant de la donner, pour vous assurer qu’elle n’est pas gâtée. Les boissons à base de céréales peuvent se gâter en quelques heures dans la chaleur. | ||||||
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Demandez à la femme d’uriner au moins une fois toutes les 2 heures
Si la vessie de la mère est pleine, ses contractions peuvent devenir plus faibles et son travail plus long. Une vessie pleine peut aussi causer de la douleur, des difficultés à délivrer le placenta, et des saignements après la naissance du bébé. Rappelez à la mère d’uriner – elle peut ne pas se souvenir de le faire.
Pour vérifier si la vessie est pleine, palpez le bas-ventre de la mère. Une vessie pleine ressemble à un sachet en plastique plein d’eau. Quand la vessie est très pleine, vous pouvez en distinguer la forme sous la peau de la mère. N’attendez pas que la vessie soit aussi pleine.
Si la vessie de la mère est pleine, celle-ci doit uriner. Si elle ne peut pas marcher, essayez de placer une casserole ou de doubler les serviettes ou les tissus placés sous ses fesses pour qu’elle urine là où elle est. Plonger une main dans de l’eau tiède peut l’aider à y arriver.
Si la mère ne peut pas du tout uriner, il faut lui mettre un cathéter (un tube stérile) dans la vessie pour permettre à l’urine de sortir. Cherchez des explications sur la façon de poser un cathéter. Si vous n’avez pas appris à le faire, demandez l’aide d’un médecin.
Le repos entre les contractions
Pour économiser ses forces, la mère doit se reposer entre les contractions, même quand le travail vient de commencer. Cela signifie que quand elle n’est pas en train d’avoir une contraction, elle doit laisser son corps se détendre, inspirer profondément, et parfois s’asseoir ou se coucher. Au début de la phase de travail, elle peut dormir.
Certaines femmes se sentent très fatiguées quand leurs contractions sont fortes. Elles peuvent craindre de ne pas avoir la force de pousser le bébé. Mais le fait de se sentir fatiguée est en réalité le moyen que trouve le corps pour amener la mère à se reposer et à se détendre. Si tout se passe bien, elle aura la force d’accoucher le moment venu. Savoir comment aider la mère à se détendre.
Changez de position toutes les heures
Aidez la femme à bouger pendant le travail. Elle peut s’accroupir, s’asseoir, s’agenouiller ou prendre d’autres positions. Toutes ces positions sont bonnes. Le changement de position aide le col de l’utérus à s’ouvrir de façon plus régulière.
Le fait de se tenir debout et de marcher peut accélérer le travail. Se balancer de côté, d’avant en arrière, ou même danser peut aider le corps à se détendre.
La mère ne doit PAS se coucher sur le dos. Ceci bloque les vaisseaux qui apportent le sang au bébé et à la mère.
La mère peut se coucher sur le côté avec un matelassage entre les jambes (voir les images ci-dessus), ou sur le dos, en ayant le haut du corps soutenu par quelque chose – à condition qu’elle change de position toutes les heures. hour.
Changez la literie sous la mère quand elle devient mouillée ou souillée
La plupart des femmes laissent échapper beaucoup de liquide vaginal pendant le travail. Ce liquide peut faire partie du bouchon muqueux, ou de la poche des eaux qui s’est ouverte.
Quand la mère se couche ou s’assoit, placez des tissus propres en dessous d’elle pour absorber les liquides..
Changez les tissus quand ils deviennent très mouillés ou sales. Vérifiez s’il n’y a pas dans ces liquides trop de sang frais ou de caillots de sang, ou d’eaux brunâtres, jaunâtres ou verdâtres.
Si la mère porte le VIH
L’administration de son TAR pendant le travail et l'accouchement peut permettre d’éviter la transmission du virus au bébé.