Hesperian Health Guides

Les femmes en tant que leaders

Dans ce chapitre :

Les programmes qui sont développés sans consultation des femmes qu’ils affecteront sont moins efficaces.

un groupe de femmes discutent Chaque fois qu’on prépare des projets ou qu’on prend des décisions qui vont affecter les réfugiés ou les déplacés, des femmes devraient être impliquées. Les femmes devraient aussi être encouragées à devenir des leaders dans leur nouvelle communauté. Ceci leur permettra d’améliorer leur image de soi, d’atténuer leurs sentiments de solitude et leur dépression, d’évoluer vers l’indépendance, et d’augmenter le degré de sécurité de toutes. En même temps, ce leadership de femmes évite à ceux qui fournissent des services au camp de faire certaines erreurs.

Voici plusieurs moyens de prendre le leadership quand on est une femme réfugiée ou déplacée :

  • Participer à la planification de l’aménagement de la nouvelle communauté — par exemple, intervenir sur l’emplacement des latrines, des jardins et de la source d’eau.
  • Organiser des réunions séparées pour les femmes et les hommes, portant sur la sécurité, les besoins fondamentaux, la nutrition, et la participation communautaire.

deux femmes, dont l’une s’appuie sur une béquille, rencontrent un homme et une femme appartenant à une organisation humanitaire
  • Encourager les femmes à dire ce qu'elles pensent de leur situation. Élire une responsable qui puisse parler à ceux qui dirigent le camp.
  • Participer aux campagnes d’information du public.
  • Organiser des programmes sur la nutrition et des séances de formation de soignants.
  • Créer des garderies d’enfants. Celles-ci jouent un rôle important parce qu’elles peuvent permettre aux femmes de participer à des activités où elles ont la possibilité de parler avec d’autres personnes.

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  • Organiser des écoles pour les enfants. Même dans les temps difficiles, les femmes s’inquiètent du sort de leurs enfants. Selon les Nations Unies, tous les enfants ont un droit à l’éducation, mais il n’existe pas beaucoup de programmes dans ce sens. Les classes sont parfois surchargées, ou on peut manquer d’enseignants.
  • Aider à organiser des cours de lecture et des activités de développement des compétences, de musique et de sport pour les femmes et pour les hommes.
Quand nous sommes arrivées au Honduras, nous étions faibles parce que cela faisait des semaines que nous nous cachions dans les collines et que nous marchions pendant des heures pour trouver un endroit sûr. Il y avait beaucoup de vieillards et d’enfants malades et malnutris parmi nous. Mais comme il n’y avait rien de prévu au camp, toutes les femmes se sont mises ensemble pour créer des centres de nutrition. Puis nous avons demandé à la paroisse locale de nous donner un peu plus de nourriture pour les plantes, et nous-mêmes avons commencé à planter des légumes et à élever des poules, des chèvres, et des lapins, pour avoir encore plus d’aliments à préparer dans les centres. Nos projets se sont développés et nous pouvons maintenant fournir à chaque famille du camp de réfugiés quelques œufs, un peu de viande et quelques légumes, au moins une fois par mois.


Nos chaussures et nos vêtements avaient grand besoin d’être réparés. Alors, nous avons organisé des ateliers et convaincu les agences de secours de nous fournir quelques machines à coudre et des outils. Certaines femmes avaient travaillé comme couturières, et un vieil homme savait fabriquer des chaussures. Ils ont appris leurs techniques aux autres. Nous sommes fières de ce que nous avons accompli ici — nous avons montré que les femmes peuvent faire autre chose que cuisiner.


Les agences nous ont offert des formations pour nous donner la possibilité d’intervenir en santé et en nutrition dans le camp, et d’élever du bétail. Nous avons appris à faire des additions, des soustractions, et à planifier nos dépenses pour pouvoir gérer ces projets nous-mêmes. Grâce à notre expérience dans ces domaines, beaucoup de femmes sont devenues des leaders dans le camp, et quand nous retournerons au pays, nous serons capables de gérer des projets et des entreprises communautaires.

—Aleyda, une réfugiée salvadorienne à Colomoncagua, au Honduras

Gagner sa vie

deux femmes qui portent des provisions de nourriture discutent entre elles

Je suis bien contente qu’ils nous donnent à manger, mais il y a d’autres choses que je dois acheter pour ma famille.
Je sais faire des robes. On pourrait peut-être ouvrir un atelier de couture ?

Les réfugiées et les déplacées doivent pouvoir voir des possibilités s’ouvrir devant elles, afin de ne pas être obligées de vendre des services sexuels pour survivre et faire vivre leur famille.

Les femmes réfugiées et déplacées ont généralement beaucoup de mal à trouver assez de travail pour leur permettre de faire vivre leur famille. Elles manquent peut-être des compétences nécessaires pour travailler dans leur nouvelle situation, ou trouvent difficile d'obtenir un permis de travail. Mais même dans ces cas, il est souvent possible de faire quelque chose.

Par exemple, certaines réfugiées travaillent ailleurs comme employées domestiques, ou comme soignantes dans les organismes humanitaires. Parfois, ces organismes donnent aussi de l'argent aux femmes pour qu'elles puissent entreprendre des projets basés sur des activités traditionnellement féminines -- en artisanat, par exemple. Mais comme il est difficile d'entretenir une famille sur l'argent issu de ce genre d'activités, les femmes devraient aussi essayer de s'impliquer dans des projets plus importants et qui rapporteraient davantage, comme planter des arbres ou construire un abri. Les femmes réfugiées et déplacées ont généralement beaucoup de mal à trouver assez de travail pour leur permettre de faire vivre leur famille. Elles manquent peut-être des compétences nécessaires pour travailler dans leur nouvelle situation, ou trouvent difficile d'obtenir un permis de travail. Mais même dans ces cas, il est souvent possible de faire quelque chose.



Cette page a été mise à jour : 13 juin 2019