Hesperian Health Guides

Les vaccins — la Covid-19


Fiches d’information sur le coronavirus

Il existe maintenant plusieurs vaccins qui protègent de la Covid-19. Tous empêchent d’avoir la forme grave de la maladie et d’en mourir, et tous sont sûrs. Vous n’aurez sans doute pas la possibilité de choisir celui que vous recevrez, mais les différences entre tous ces vaccins ne se sont pas montrées importantes. En vous faisant vacciner le plus tôt possible, quel que soit le vaccin, vous serez protégé le plus tôt possible. De plus, chaque fois qu’une nouvelle personne se fait vacciner, elle freine la progression de la pandémie.

a health worker giving a woman an injection.

Les vaccins ont différentes façons de permettre au corps de reconnaître le virus de la Covid-19 et de se fabriquer une défense (les « anticorps ») qui l'arrêtera. En général, l’injection se fait dans un muscle (dans le haut du bras la plupart du temps, car c’est l'endroit le plus pratique). S’il faut une autre dose pour que vous soyez protégé au maximum, celle-ci vous sera donnée 3 à 12 semaines plus tard, selon le type de vaccin.

Aucun des vaccins ne donne la Covid-19.

Les vaccins sont sûrs, et ils sont efficaces

La vaccination marche ! Vous, et bien d’autres gens que vous connaissez, avez déjà reçu une série de vaccins contre toutes sortes de maladies. Et grâce aux vaccins, certaines maladies très graves ou mortelles comme la polio et la variole, ont complètement disparu.

Ci-dessous, les réponses aux questions les plus souvent posées.

Les vaccins anti-Covid-19 ont été développés si vite ! Comment être sûr qu’ils sont sans danger ?

Illustration shows people around the world working on the new vaccines: a person filling vials, a person examining a beaker, a person using a microscope and computer, a person shipping the vaccines.

Tous les vaccins sont obligatoirement expérimentés pour : vérifier qu'ils ne présentent pas de danger et qu'ils n'ont pas d'effets secondaires graves ; trouver la bonne dose ; et pour contrôler leur efficacité. Dans beaucoup de pays différents, plus de 250 000 volontaires ont accepté qu’on teste sur eux les vaccins anti-Covid-19. Ces participants étaient d'âge et d'origine ethnique très différents, et certains vivaient déjà avec une maladie ou une autre. Bien des mois plus tard, presque aucun problème dû au vaccin n'a été signalé parmi eux. C'est pourquoi les autorités de santé ont approuvé les vaccins anti-Covid-19 aussi rapidement. À ce jour, des millions de personnes ont été vaccinées dans le monde entier, et très peu de cas d’effets secondaires graves ont été signalés.

D’ailleurs, les scientifiques avaient déjà pris beaucoup d’avance dans la préparation de ces vaccins avant l’apparition de la Covid-19. D’autres types de coronavirus avaient causé des épidémies en 2002 (SRAS) et en 2012 (MERS) et c'est ce temps qu’a commencé la recherche de nouveaux vaccins et de nouvelles technologies vaccinales capables de neutraliser les coronavirus. Ces travaux et d’autres, effectués partout dans le monde, ont accéléré la création des vaccins anti-Covid-19.

Comment marchent les vaccins contre la Covid-19 ? Est-ce qu’ils peuvent nous rendre malades ? Changer notre ADN ?

En ce moment, plus de 70 vaccins anti-Covid-19 sont soit en développement, soit en usage. Mais tous agissent de l’une des 4 façons suivantes :

  1. Les vaccins à virus inactivé, produits à partir d’un virus à Covid-19 modifié et qui ne peut pas rendre malade, mais entraînent quand même notre corps à lutter contre le vrai virus (Sinopharm, SinoVac, et d’autres).
  2. Les vaccins à vecteur viral, produits à partir d’un morceau de la surface du virus (« spicule » ou « protéine S » ou « protéine spike ») qui suffisent à entraîner notre corps à le reconnaître et le combattre (Johnson & Johnson, Spoutnik V, AstraZeneca, et d’autres).
  3. Les vaccins à protéine recombinante, produits à partir d’un mélange de tout petits morceaux de protéines provenant du spicule du virus qui déclenchent un mécanisme de défense dans notre corps quand il rencontre le virus entier (Novavax).
  4. Les vaccins à ARN messager (ARNm) disent directement à nos cellules comment fabriquer elles-mêmes la protéine S. Ceci fait, la protéine déclenche dans notre organisme la production d’anticorps, qui reconnaîtront et neutraliseront le nouveau coronavirus s’ils le rencontrent. L'ARNm n'entre pas dans la partie de nos cellules qui contient nos gènes ou notre ADN. Il ne peut donc pas transformer notre ADN. En fait, cet ARNm est si fragile qu'après avoir donné ses instructions à nos cellules, il se détruit rapidement (Moderna, Pfizer, et d’autres).


Comme les autres virus, celui de la COVID-19 se modifie de lui-même (il mute), de sorte que différentes versions (les variants) du virus circulent dans différentes régions. Un bon nombre des vaccins existants agissent contre ces variants, mais quelques-uns devront être ajustés pour qu'ils soient plus efficaces contre les variants. C'est déjà ce qui se passe avec le vaccin contre la grippe, qui est ajusté tous les ans.

Pouvons-nous être sûrs de ne pas avoir d’autres effets secondaires ou d’autres complications plus tard ?

Voici la liste des effets secondaires les plus courants des vaccins anti-Covid-19 : rougeur, enflure, ou douleur à l'endroit de la piqûre, maux de tête, douleurs aux articulations ou dans les muscles, fatigue, ou fièvre légère (ce qui signale que le corps est en train de produire des anticorps -- ainsi qu'il le doit). Il est normal que certaines personnes se sentent mal ou mal à l'aise pendant 1 ou 2 jours après la piqûre, et que d'autres ne ressentent aucun effet. Les effets secondaires seront peut-être plus intenses après la deuxième injection. Moins d'une personne sur 1 million a souffert d'effets secondaires graves dus à la vaccination, comme la formation de caillots de sang. Le nombre de personnes affectées étant si faible, il est clairement beaucoup plus dangereux de ne pas se faire vacciner et d'attraper la Covid-19, que de recevoir le vaccin.

Les cas de réaction allergique aux vaccins contre la Covid-19 sont extrêmement rares. Mais on vous demandera peut-être d'attendre 15 à 30 minutes après l'injection avant de vous laisser partir, au cas où vous auriez une réaction allergique qui doive être traitée.

Après plusieurs dizaines d'années d’utilisation de nouveaux vaccins, l'expérience a montré que si des problèmes apparaissent, cela se passe le plus souvent dans les deux premiers mois après la vaccination. Aucun problème ou presque n'a été rapporté s'agissant de les vaccins anti-Covid-19.

Ma communauté a durement souffert de la pandémie, mais certaines personnes refusent le vaccin. Comment faire pour les encourager à se faire vacciner ?

un homme en train de parler.
Tout le monde doit pouvoir recevoir un vaccin contre la Covid-19, et gratuitement.

Toutes sortes de raisons poussent les gens à refuser le vaccin. Par exemple, certaines sont basées sur de mauvaises expériences vécues dans le passé, comme d'avoir subi des discriminations dans le système de soins ou d’avoir connu des évènements qui les ont rendus méfiants vis-à-vis du gouvernement. Il y a aussi l’influence des informations et des médias sociaux qui transmettent tous les jours des messages contradictoires : on peut y trouver la « preuve » de toutes les idées qui circulent à ce sujet. Mais, sachant que la Covid-19 frappe spécialement ceux qui ont moins de ressources, plus de problèmes de santé et qui vivent ou travaillent dans des endroits pleins de monde, il est encore plus important de communiquer aux personnes les plus exposées des renseignements exacts, qui pourront les rassurer et les pousser à se faire vacciner.

  • Écoutez, acceptez, et assurez. Avant d'expliquer ce qui est vrai ou n'est pas vrai concernant les vaccins, il est important d'écouter, de comprendre et de répondre aux gens qui vous racontent les choses qu’ils ont vécues en ce qui concerne la santé et du système de soins, et plus particulièrement de leurs préoccupations quant au vaccin contre la Covid-19. Vos paroles par la suite auront probablement plus d’effets.
  • Parlez par vos actes. Faites-vous vacciner et encouragez les personnalités importantes de la communauté à faire de même.
  • Donnez des exemples de personnes qui ont été vaccinées, dans votre pays ou ailleurs, et montrez qu'elles ne sont pas tombées malades et que les cas de Covid-19 ont diminué.
  • Expliquez aux gens que même s'ils sont jeunes et forts, en se faisant vacciner ils risquent moins de voir leur famille, leurs amis et leurs collègues tomber malades.

quatre personnes en train de parler.

Nous avons créé des spots radio dans toutes les langues, où les responsables et les leaders religieux respectés de la communauté expliquent pourquoi ils vont se faire vacciner et encouragent les autres à faire la même chose.
Pendant nos réunions de groupe, nous discutons des diverses choses que les gens ont entendues, et de ce qui leur fait peur. Nous insistons sur le fait que les vaccins sont tout aussi importants pour notre droit à la santé, que la nourriture et les autres formes de soutien que nous apportons aux familles touchées par la Covid-19.
Les gens d'ici savent que les vaccins protègent nos enfants et qu’ils sont sans danger. Nous prenons tous des médicaments fabriqués ici ou dans d'autres pays sans avoir de problèmes. C'est la même chose pour les vaccins contre la Covid-19. Ce sont les mêmes autorités qui nous garantissent qu'ils sont sûrs.
Les gens ont des idées vraiment bizarres sur les vaccins. Je fais de mon mieux pour me montrer respectueux, tout en corrigeant les mauvais renseignements.


Qui devrait se faire vacciner ?

Tout le monde. S'il n'y a pas assez de vaccins pour tous, il est normal qu'on vaccine d'abord les populations qui risquent le plus de tomber malades :

  • les soignants qui s'occupent de ceux qui sont malades de la Covid-19, ou qui passent du temps avec eux
  • les gens dont le travail les met en contact avec beaucoup de monde tous les jours, surtout s’ils vivent aussi avec beaucoup de personnes dans un logement serré
  • Un soignant dans un centre de vaccination parle à une femme assise dans un fauteuil roulant.
    Nous pouvons vous faire la piqûre dans la cuisse, comme ça vous n'aurez pas mal au bras.
  • les personnes âgées, qui attrapent beaucoup plus facilement une forme grave de Covid-19 que les plus jeunes
  • les gens qui ont des maladies du cœur, des reins ou des poumons, qui sont diabétiques ou en surpoids, ou qui vivent avec un handicap comme le syndrome de Down, entre autres.


La recherche sur les effets du vaccin chez les enfants et les femmes enceintes continue. Il semble plus dangereux d'attraper la Covid pendant la grossesse que de se faire vacciner.

Les gens qui ont déjà eu la Covid-19 doivent quand même se faire vacciner, mais pas avant que 3 mois soient passés depuis leur infection.

Qu’est-ce qui se passe après le vaccin ?

un groupe d'adultes et d'enfants portent des parapluies où sont inscrits les noms de différents vaccins. Le coronavirus, représenté par de petites boules imitant sa forme, rebondit sur les parapluies sans atteindre les gens qui sont dessous. Chaque parapluie porte une étiquette : Pfizer, Moderna, AstraZeneca, SpoutnikV, Sinopharm, Covaxin, et Soberana02.

Une fois vacciné, notre corps commence à préparer sa défense. Deux semaines environ après avoir reçu le dernier vaccin, nous sommes protégés au maximum et complètement vaccinés. Nous ne risquons plus d'attraper une forme grave de la maladie.

À partir du moment où tous les membres d'un groupe sont complètement vaccinés, ils peuvent arrêter de porter des masques ou de prendre d'autres précautions quand ils se trouvent ensemble. De plus, les gens qui sont complètement vaccinés peuvent rester auprès d'une personne ou d'une famille non vaccinée mais en bonne santé, sans avoir à prendre de précautions.

Malgré cela, tant que la majorité des membres d'une communauté n'aura pas été complètement vaccinée, le virus continuera à se propager et à rendre les gens malades. Et nous devons tous continuer à prendre les précautions qu’il faut pour bloquer la progression de la pandémie, surtout quand nous sommes avec des personnes âgées ou en mauvaise santé, ou qui ont une maladie chronique (diabète, problèmes respiratoires, etc.) : porter un masque, se laver les mains souvent, éviter de se trouver dans un endroit fermé avec des gens qui ne partagent pas notre logement, et garder une distance de sécurité d'environ 2 mètres avec les personnes dont nous ne savons pas si elles ont été vaccinées ou si elles sont en bonne santé.

L’inégalité et la pandémie

La crise de la Covid-19 a certainement mis en lumière une partie des terribles inégalités qui séparent les gens et les pays. Les confinements et quarantaines mis en place pour freiner la contagion continuent d’affecter les gens différemment, selon la façon dont ils gagnent leur vie, l'endroit où ils vivent et l'accès qu'ils ont aux ressources existantes. Quantités de gens ont faim, ont perdu leur travail ou leurs moyens de gagner de l'argent, ont été chassés de leur logement, ne reçoivent plus les médicaments dont ils ont besoin, souffrent de dépression ou endurent des sentiments difficiles à supporter. Beaucoup de personnes et de groupes ont réagi en s’unissant pour se soutenir les uns les autres, et pour demander que les autorités locales et nationales leur apportent une aide.

Cette même inégalité se retrouve entre les pays pour l'accès aux vaccins. Les pays riches achètent de très grandes quantités de vaccins, tandis que les gouvernements des pays plus pauvres sont tout à la fin de la queue pour faire vacciner leurs populations. À cause de cela, la souffrance et la pauvreté qui accompagnent la pandémie dureront beaucoup plus longtemps dans certains endroits du monde. Pour faire face à la pandémie, une action qui serait juste devrait prévoir :

  • un accès égal aux vaccins pour tous les pays, qu'ils soient capables d'en payer le prix ou non ;
  • personnes tiennent une affiche qui dit : "Soutenez le Vaccin du peuple".
  • un transfert de technologie de la part des compagnies pharmaceutiques, pour que les vaccins puissent être fabriqués dans les régions où on en a besoin ;
  • à l'Organisation mondiale du commerce, la prise en compte de la pandémie comme situation d’urgence mondiale, et l'annulation temporaire de l'accord sur les ADPIC (Aspects des droits de propriété internationale qui touchent au commerce) s'agissant des produits pharmaceutiques, de façon à permettre aux pays de produire eux-mêmes le vaccin.


Cette page a été mise à jour : 05 janv. 2024