Hesperian Health Guides
Gestion de la phase du travail et CGF/E
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foetale
ou rectales
vaginales
douloureux
maternelle
Une étude de l’OMS montre un taux plus élevé de naissances par césarienne et d’hémorragies post-partum chez les femmes ayant subi une excision de type I, II et III, que chez les autres femmes . La même étude indique que l’excision des mères a des effets négatifs sur leur bébé. Ce qui est plus important, le taux de mortalité intra-partum et celui des nouveau-nés est de 15 à 55 % plus élevé chez les mères excisées. En règle générale, plus la CFG/E est poussée, plus l’incidence est grande, et plus les conséquences des complications sont graves pour les mères et les bébés.
Éviter un travail prolongé
Pour éviter un travail prolongé ou obstrué, vérifiez très tôt et de façon continue que la région du périnée s’étire normalement. Le tissu de la cicatrice peut ne pas s’étirer sous la pression, et la cicatrice interne peut devenir perceptible au fur et mesure que le travail progresse. Sachez que certaines interventions de Type I ou II peuvent provoquer une cicatrice interne ou une lésion des nerfs qui ne sont pas immédiatement perceptibles et qui peuvent conduire à des problèmes pendant l’accouchement.
Évaluez souvent la nécessité de toute incision pour un accouchement vaginal. S’il y a des preuves d’une cicatrice sévère ou une certaine contraction, une épisiotomie médiolatérale est recommandée. Les incisions médianes doivent être évitées. Culturellement, l’incision médiane ou les déchirures peuvent être tabou, mais médicalement, les incisions médianes peuvent facilement s’étendre jusqu’au 3e ou 4e degré d’une déchirure. Après l’accouchement, réparez les déchirures ou incisions avec soin pour éviter une guérison inégale.
Dans les rares cas où une femme en travail arrive avec une cicatrice étendue manifeste qui rend impossible une épisiotomie, celle-ci doit être envoyée immédiatement dans un hôpital pour y recevoir une césarienne.
Désinfibulation et réparation
Certaines femmes s’attendent à ce que la désinfibulation fasse partie du processus de l’accouchement. L’infibulation doit être incisée avant de décider s’il faut ou non procéder à une épisiotomie. Pour éviter la douleur et une déchirure, il est recommandé que la cicatrice de l’infibulation soit incisée lorsque les contractions commencent, avant que la tête du bébé commence à former la couronne. La désinfibulation est une intervention chirurgicale mineure. Elle doit être effectuée par un agent de santé qualifié, avec une anesthésie appropriée. Expliquez à la femme ce que vous faites pour qu’elle puisse coopérer avec vous pendant que vous travaillez entre et pendant les contractions.
Une fois la désinfibulation terminée, le vagin s’étirera probablement assez pour laisser apparaître la couronne formée par la tête du bébé. Évaluez la nécessité d’une épisiotomie, parce que l’infibulation peut cacher des abcès, des kystes, ou une autre cicatrice. Au fur et à mesure que la tête du bébé descend, vérifiez de façon continue si la région du périnée est en train de s’étirer suffisamment. S’il y a des preuves d’une cicatrice sévère ou d’une contraction, une épisiotomie médio latérale est recommandée.
Après l’accouchement, discutez du degré de réinfibulation souhaité par la femme si cela n’a pas été discuté avant l’accouchement. Une réinfibulation au même degré qu’avant l’accouchement présente un risque pour la santé et doit être découragée. Les directives de l’OMS recommandent la désinfibulation permanente. Un travailleur de la santé spécialisé devrait suturer à vif le reste des rebords des tissus génitaux de façon séparée, afin de garantir une hémostase et assurer une ouverture permanente voir Figure D : Réparation après la désinfibulation). L’aspect de l’appareil génital peut être très important pour la femme et la suture de la vulve doit être très soignée. Faites attention de suturer correctement pour éviter une guérison inégale, et prévenir que les rebords à vif ne guérissent ensemble.
Lorsqu’une épisiotomie a été incisée, réparez-la selon la procédure normale.
Apportez votre aide et vos conseils pour les soins appropriés de la plaie, et un soulagement de la douleur.
Figure C : | ||
La désinfibulation pendant le travail | ||
La désinfibulation est une intervention chirurgicale mineure et doit être faite par un agent de la santé qualifié avec une anesthésie adéquate. Expliquez à la femme ce que vous faites pour qu’elle puisse coopérer avec vous pendant le travail, entre et pendant les contractions. A. Si possible, faites une anesthésie locale le long de la cicatrice initiale.
B. Insérez 1 ou 2 doigts pour créer un espace devant la tête avant d’introduire les ciseaux.
C. Au fur et à mesure que la tête du bébé descend, vérifiez de façon continue si la région du périnée est en train de s’étirer suffisamment D. S’il y a des preuves d’une cicatrice sévère ou d’une contraction, une épisiotomie médio latérale est recommandée. |
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A. Faites une anesthésie en protégeant la tête du bébé | B. Incisez la cicatrice en protégeant la tête du bébé | |
C. Au fur et à mesure que la tête du bébé descend évaluez la nécessité d’une épisiotomie | D. Procédez à une épisiotomie médio-latérale si c’est nécessaire. |
Figure D : | ||
La réparation après une désinfibulation | ||
Désinfibulation permanente : La désinfibulation est une intervention chirurgicale mineure et elle doit être faite par un agent de santé qualifié, avec une anesthésie adéquate. A. Évaluez ce qui reste du tissue génital. B. Suturez le tissu génital qui reste afin de garantir une hémostase et sécuriser une ouverture permanente.
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A. Evaluez ce qui reste du tissu génital. | B. Suturez soigneusement afin d’éviter une guérison inégale et d’empêcher que les rebords à vif ne guérissent ensemble. |
La césarienne
Lorsqu’une césarienne devient nécessaire, les raisons pour lesquelles l’opération doit se faire doivent être comprises et acceptées par la femme. Les sages-femmes doivent faire un effort personnel pour expliquer avec tact tous les risques et les raisons de l’opération. Envisagez et respectez les différentes attentes et compréhensions relatives à la naissance par césarienne. Adaptez-vous à toutes les exigences, culturellement et/ou socialement significatives, si elles sont raisonnablement possibles et ne présentent aucun danger.
Post-partum
Chaque femme devrait recevoir des soins postnatals appropriés et des conseils pour elle et son nouveau-né. La femme a peut-être besoin d’aide et de conseils pour soigner les plaies ou les blessures superficielles. Pour éviter une infection, elle et son partenaire doivent comprendre que toutes les plaies doivent être complètement guéries avant qu’elle n’ait des apports sexuels. Veiller à ce que chaque femme ait un antalgique approprié pour toute intervention chirurgicale qu’elle a subie. En fonction de ce qui se passe à l’accouchement, certaines femmes peuvent avoir une incontinence urinaire ou fécale. Encouragez ces femmes à consulter un médecin dès que le problème est découvert.
Les sages-femmes sont dans une position influente et devraient être chargées de dispenser un enseignement complémentaire sur les CGF/E. Certaines femmes pouvant ne pas connaître l’aspect des organes génitaux externes non modifiés de la femme, l’examen d’un nouveau-né de sexe féminin est un moment bien choisi pour apprendre et discuter des organes génitaux normaux d‘une femme ; l’aspect normal de la muqueuse peut être expliqué superficiellement. L’hygiène féminine normale doit être discutée sans trop mettre l’accent sur la propreté.