Hesperian Health Guides

Les problèmes au col de l’utérus

Dans ce chapitre :

Les problèmes du col de l’utérus qui ne sont pas des cancers

un utérus, avec indication du col de l’utérus
kystes de Naboth sur le col de l’utérus

Les kystes ou œufs de Naboth sont de petites bosses remplies de liquides, situées sur le col de l’utérus. Il n’y a pas de signes d’alerte, mais ils sont visibles à l’examen gynécologique (fait à l’aide d’un spéculum). Ces kystes sont sans danger, et ne nécessitent aucun traitement.

Les polypes sont des grosseurs rouge foncé, que l’on trouve parfois au col de l’utérus. Ils poussent aussi dans l’utérus. Ils ne nécessitent pas non plus de traitement. Pour en savoir plus sur les polypes, voyez Les grosseurs courantes dans l’utérus.

L’inflammation du col de l’utérus. Beaucoup d’infections du vagin — comme la trichomonase — et quelques IST affectent le col de l’utérus, et peuvent causer des grosseurs, des lésions, ou des irritations et des saignements après les rapports sexuels. Pour en savoir plus, y compris sur les traitements, voir le chapitre sur les IST.

Le cancer du col de l’utérus (cancer cervical)

Dans beaucoup de régions du monde, le cancer du col de l'utérus est la cause la plus courante de mortalité par cancer chez les femmes. La plupart des cancers du col de l'utérus sont causés par le virus du papillome humain, ou VPH. Il existe de nombreux types de VPH et seuls quelques-uns d'entre eux peuvent causer le cancer du col de l'utérus. (Une différente sorte de VPH cause les verrues génitales.)

Le VPH est une infection courante qui touchera un grand nombre de personnes au cours de leur vie. La plupart de ces infections disparaissent sans traitement. Les infections au VPH qui ne disparaissent pas (persistantes) peuvent lentement causer le cancer. Mais comme ce cancer se développe lentement, on dispose de temps pour le trouver à un stade précoce et le guérir complètement. Malheureusement, de nombreuses femmes meurent d'un cancer du col de l'utérus parce qu'elles ne savent pas qu'elles étaient atteintes.

Le meilleur moment pour faire un dépistage du cancer cervical se situe vers les 30 ans, puis tous les 3 à 5 ans après cela.

Les femmes infectées à VIH sont plus exposées au cancer du col de l'utérus parce que leur système immunitaire est moins capable de combattre le VPH. Elles devraient se faire dépister pour le cancer du col de l'utérus même si elles ont moins de 30 ans. Si les résultats sont normaux, elles devraient être testées tous les 3 ans.

En savoir plus
L’histoire de Mira
Signes de danger :

Il n'y a généralement pas de signes extérieurs en cas de cancer du col de l'utérus, tant que celui-ci ne s'est pas répandu et qu'il n'est pas devenu difficile à traiter (mais il peut y avoir des signes précoces sur le col de l'utérus, que l'on peut voir au cours d'un examen pelvien. C'est pourquoi il est important de faire régulièrement les examens recommandés).

Les signes d'alerte qui viennent plus tard sont des saignements anormaux du vagin, y compris après les rapports sexuels, et des pertes anormales ou une mauvaise odeur persistantes du vagin. Si vous présentez l'un de ces signes, essayez d’obtenir un examen pelvien (ou examen gynécologique) et un test de dépistage.


IMPORTANT ! Si vos écoulements anormaux sont soignés avec des médicaments et que vous ne vous sentez pas mieux, faites-vous examiner le col de l’utérus et cherchez à vous faire dépister pour le cancer.

Découvrir et traiter le cancer du col de l’utérus

Si vous êtes une soignante, essayez d'obtenir une formation sur les tests de dépistage du cancer cervical. Encouragez votre communauté à offrir le dépistage du cancer ainsi que des traitements peu coûteux (cryothérapie).

Comme le cancer du col de l'utérus peut être guéri s'il est découvert rapidement, mais qu'il ne présente pas de signes de danger, il est recommandé de le dépister régulièrement. Il existe 3 tests de dépistage qui recherchent les signes précoces du cancer du col de l'utérus. Chaque test est effectué au cours d'un examen pelvien et nécessite de toucher le col de l'utérus à l'aide d'un coton-tige ou d'une petite brosse — ce qui n'est pas douloureux.

Inspection visuelle avec acide acétique

La soignante examine le col de l’utérus en le regardant au moyen d’un spéculum. Puis elle verse du vinaigre (acide acétique) sur un coton-tige et frotte celui-ci sur le col de l'utérus. L'acide acétique fera blanchir tout tissu anormal. Ce test vous donne le résultat immédiatement et vous pourrez généralement recevoir un traitement le jour même. Le test est peu coûteux et facile à apprendre.

Le frottis cervical (ou test de Pap)

Pour ce test, un soignant recueille avec précaution quelques cellules du col de l'utérus et les envoie dans un laboratoire pour examen au microscope. Ce test recherche les cellules anormales qui peuvent être cancéreuses ou précancéreuses. Vous devrez revenir 2 à 3 semaines plus tard pour obtenir les résultats.

une soignante tient un spéculum devant une femme à demi-allongée sur une table d’examen gynécologique
Le dépistage régulier du cancer du col de l’utérus peut sauver beaucoup de vies
Le test du VPH

Comme pour le frottis cervical, un soignant recueille quelques cellules du col de l’utérus et l’envoie dans un laboratoire pour qu’on y recherche le VPH. Mais ce test ne permet pas de savoir si vous avez des cellules anormales et si vous avez besoin de traitement. Vous devrez revenir 2 à 3 semaines plus tard pour avoir les résultats. Si le test est positif et montre que vous avez un VPH, cela ne signifie pas que vous ayez un cancer. Vous devrez tout de même faire un frottis cervical ou passer une inspection visuelle.

un colposcope

Autres tests

On pratique parfois d’autres tests pour dépister un cancer quand le frottis cervical ou l’inspection visuelle détectent des cellules anormales.

  • La colposcopie. Un docteur utilise une lentille (sorte de verre) spéciale qui agrandit l’image du col de l’utérus et permet de mieux rechercher les signes de cancer.
  • La biopsie. Un petit morceau de tissu est recueilli dans le col de l'utérus et envoyé à un laboratoire pour qu’on y recherche des cellules cancéreuses.
Traitement :

Si un test de dépistage montre que vous avez un pré-cancer ou un cancer, vous devrez suivre un traitement. Le traitement du pré-cancer est simple, avec des méthodes qui enlèvent ou détruisent les tissus anormaux. Une méthode appelée cryothérapie, qui peut se faire dans une petite clinique, congèle le col de l'utérus et tue les cellules précancéreuses. D'autres méthodes permettent d'enlever une partie du col de l'utérus au moyen d'une opération chirurgicale (biopsie conique ou LEEP – Procédure d'excision électrochirurgicale en boucle).

Vous devrez peut-être aller à un hôpital important, spécialisé dans le traitement du cancer.

Quand le cancer est découvert et traité avant qu'il ne se répande, il peut être guéri. Si le cancer ne touche que le col de l'utérus, vous devrez vous faire enlever l'utérus entier, y compris le col hysterectomy (l'opération de retrait de l'utérus s'appelle hystérectomie).

Si le cancer est découvert tardivement et s'est étendu au-delà du col de l'utérus à d'autres parties du corps, vous devrez peut-être subir une opération pour enlever le col de l'utérus, l'utérus, une partie du vagin et les autres parties du corps que le cancer a pu atteindre. La radiothérapie est très efficace pour guérir le cancer du col de l'utérus, si celui-ci ne s'est pas propagé trop loin.

Les morts dues au cancer du col de l’utérus peuvent être prévenues

Pour réduire les risques de cancer du col de l'utérus grâce à un dépistage et un traitement moins tardifs, nous pouvons :

  • apprendre ce qui augmente les risques de ce cancer pour la femme, et trouver ensemble des moyens de réduire ces risques. Il est spécialement important que les filles puissent attendre d'être adultes avant d'avoir des rapports sexuels. Toutes les femmes doivent aussi pouvoir se protéger contre les IST, y compris le VIH.
    une femme attend dans un centre de santé, près d’un panneau qui recommande de se faire dépister pour le cancer
  • aider les femmes à éviter le tabac ou à arrêter de fumer ;
  • nous renseigner sur le dépistage du cancer et essayer de le rendre plus accessible. Le dépistage précoce du cancer du col de l'utérus peut sauver des vies.

L’établissement de programmes de dépistage peut paraître trop cher, mais le traitement du cancer l’est encore plus. Les programmes de dépistage peuvent aider le plus grand nombre de femmes tout en coûtant le moins cher possible, s’ils :

  • ciblent les femmes plus âgées. Les femmes jeunes ont très rarement ce cancer, et celles qui ont dépassé 35 ans sont le plus à risque ;
  • testent le plus grand nombre de femmes possible, même si cela implique un dépistage moins fréquent. En testant toutes les femmes à risque tous les 5 ou 10 ans, plus de cancers seront détectés que si on teste moins de femmes, mais plus souvent.
  • former les soignants locaux à mener des inspections visuelles, à utiliser la cryothérapie, et à administrer des frottis cervicaux.


Un nouveau vaccin contre le VPH, destiné à protéger les jeunes contre le cancer du col de l'utérus, a été mis au point et est utilisé dans beaucoup de pays. Il doit être administré aux filles avant qu'elles n'aient des rapports sexuels. Voyez si ce service est offert là où vous habitez.


Cette page a été mise à jour : 05 avr. 2019