Hesperian Health Guides
Pour un planning familial communautaire et efficace
WikiSanté > Guide des sages-femmes > Chapitre 17 : Le planning familial > Pour un planning familial communautaire et efficace
Les hommes doivent eux-aussi se charger du planning familial
Si l’homme et la femme choisissent ensemble de pratiquer le planning familial, les chances de réussite sont nettement meilleures. Parce que les hommes ne tombent pas enceints eux-mêmes, ils ne prennent pas toujours la responsabilité de la grossesse et du planning familial. Beaucoup d’hommes considèrent que le planning familial est uniquement l’affaire des femmes.
Certains hommes ne veulent pas que leurs partenaires fassent de planning. Ils veulent avoir beaucoup d’enfants, ou croient que le planning familial n’est pas moral, ou jugent qu’il coûte cher, ou est incommodant, et ne trouvent pas d’avantages à le pratiquer.
Quand les hommes soutiennent le droit des femmes à décider de si et ou de quand elles veulent une grossesse, les femmes peuvent choisir de pratiquer le planning familial si elles le désirent. Ainsi, les hommes et les femmes se font tous les deux moins de souci au sujet des rapports sexuels, s’ils ne veulent pas avoir d’enfant.
En tant que sage-femme, vous pouvez peut-être influencer les hommes de votre communauté pour qu’ils prennent une plus grande part de la responsabilité du planning familial. Le nombre d’enfants qu’il y a dans une famille a un effet sur la santé et le bien-être de chacun de ses membres. Encouragez les hommes à :
- utiliser des capotes.
- soutenir leur partenaire, quelle que soit la méthode de planning familial choisie.
- parler aux autres hommes de la communauté de l’importance du planning familial.
Les programmes de planning familial qui réussissent
Les sages-femmes peuvent découvrir que le planning familial est difficile à pratiquer dans la communauté. Elles peuvent donc vouloir s’impliquer pour que les programmes de planning soient plus efficaces.
Pour qu’un programme de planning familial serve à améliorer la santé des femmes, et leur connaissance et le contrôle de leur corps, il doit :
- offrir un grand choix de méthodes, à la fois aux les hommes et aux les femmes, accompagné d’informations claires sur les avantages et les risques de ces méthodes ;
- offrir de bons tests de dépistage pour permettre de détecter les problèmes de santé chez les femmes, par exemple une hypertension, qui éliminerait le choix de certaines méthodes. Il doit aussi prévoir un bon suivi médical pour permettre de vérifier que la méthode choisie ne cause pas de problèmes à la femme, et si c’est le cas, d’aider celle-ci à essayer une autre méthode ;
- comporter des services de santé qui proposent : des conseils de planning familial en même temps que les soins avant, pendant et après l’accouchement ; un soutien à l’allaitement maternel ; des traitements contre l’infertilité ; et des moyens de prévention et de traitement des IST ;
- encourager les hommes et les femmes à partager la responsabilité du planning ;
- respecter les soignants locaux et les pratiques traditionnelles qui ne présentent pas des dangers, y compris les méthodes traditionnelles de contrôle des règles et des naissances. Les sages-femmes ont beaucoup de savoirs et de savoir-faire à ce sujet, et obtiennent de bons résultats quand elles combinent méthodes modernes et méthodes traditionnelles de soins.
- laisser les gens prendre leurs propres décisions, sans les forcer. Personne ne doit forcer une femme à pratiquer le planning familial, ou à utiliser une méthode plutôt qu’une autre contre sa volonté. Ceci arrive quand les programmes limitent le choix des méthodes ou fixent des cibles (une certaine méthode doit être utilisée un nombre de fois fixé à l’avance). Ces cibles obligent les soignants à forcer les gens à accepter une méthode dont ils ne veulent pas, sans leur donner des informations complètes. Ces situations se retrouvent dans les programmes financés par de grands groupes qui ne font pas partie de la communauté, comme les financeurs internationaux ou les gouvernements nationaux.