Collaborer avec les centres médicaux et les médecins

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Dans ce chapitre :

 

Dans ce chapitre :

• Chapitre 24 : Obtenir une assistance médicale
• Ce qu’on peut trouver dans les centres médicaux et les hôpitaux
• Aller à un centre médical
• Collaborer avec les centres médicaux et les médecins

Les sages-femmes, les infirmières, les médecins et les autres soignants doivent travailler main dans la main pour la santé des femmes et des familles.

Les sages-femmes ont besoin des centres médicaux et des médecins. Quand une femme présente une urgence, une sagefemme sage avertie sait qu’elle devrait être à l’hôpital.

Cette femme a certainement beaucoup saigné après l’accouchement. Vous avez bien fait de l’amener à l’hôpital.

Je suis tellement contente que vous puissiez l’aider ! J’ai eu peur qu’elle meure.

Malheureusement, beaucoup de médecins ne se rendent pas compte du besoin qu’ils ont des sages-femmes. Les médecins sont formés à veiller aux urgences, et beaucoup d’entre eux considèrent chaque accouchement comme une urgence. Mais les sages-femmes sont des expertes de l’accouchement normal, naturel. Souvent, elles montrent plus de cette patience et de cette confiance dont la femme en travail a besoin pour accoucher dans de bonnes conditions. Beaucoup de sages-femmes savent comment se servir des plantes médicinales, comment masser, comment bien retourner un bébé, ou ont d’autres connaissances qui ne sont pas enseignées dans les écoles de médecine.

Mais les médecins peuvent ne pas apprécier les capacités spéciales des sages-femmes. Les accoucheuses traditionnelles ou matrones, surtout, ont tendance à être méprisées et considérées comme des illettrées ou des incompétentes. Il peut être très difficile pour une sage-femme de travailler avec le personnel d’un centre médical pour le bien des femmes enceintes.

C’est à cause de ces difficultés qu’il est important d'avoir des relations avec les médecins et le personnel des centres médicaux et hospitaliers avant qu’une urgence ne se produise. De cette façon, quand vous aurez besoin d’aide, vous serez traitée avec respect. Essayez d’en parler à un médecin qui semble comprendre combien les sages-femmes sont importantes. Discutez de la manière dont vous aimeriez collaborer avec l’hôpital. Si c’est faisable, une rencontre entre un groupe de sages-femmes et un groupe de médecins peut permettre une bonne coopération entre tous.

Quand les sages-femmes et les hôpitaux travaillent ensemble, tout le monde y gagne. Si les sages-femmes y envoient les femmes à risque plus rapidement, les médecins pourront agir plus vite pour prévenir les problèmes. Et une sage-femme qui est traitée avec respect amènera plus facilement une femme à l’hôpital. Voici une histoire vraie :

Une sage-femme qui ne voulait pas abandonner

Neusa, une toute petite femme agricultrice, est sage-femme au Brésil. Laura, l’une de ses patientes, était déjà tombée enceinte trois fois, mais avait perdu le bébé à chaque fois à cause d’une hypertension suivie de convulsions pendant son dernier mois de grossesse. Laura est une femme triste, calme et résignée à son destin, qui, lui semblet- il, ne la laisse pas avoir des enfants. Neusa parlait à Laura de sa santé, et lui donnait des vitamines et des encouragements pour sa grossesse, une attention que Laura n’avait jamais reçue. Laura attendait avec impatience les visites de Neusa. Un jour, dans son 8ème mois, Laura s’est réveillée avec un terrible mal de tête, et les jambes enflées. Laura n’avait pas de miroir dans sa case pour regarder son visage, mais quand Neusa est arrivée, l’enflure du visage de sa patiente lui a fait peur. Neusa a compris que sans aide, Laura perdrait encore une fois son bébé, et peut-être même la vie.

Comme c’était la semaine avant Noël, il n’y avait à l’hôpital que quelques médecins et infirmières. Ceux-ci ne voulaient pas accepter plus de patients, et ont donc donné à Laura une piqûre, en lui disant de rentrer chez elle et d’attendre que le bébé naisse. Mais Neusa n’a pas accepté ce traitement. Elle est allée voir le directeur de l’hôpital dans son bureau, pour lui expliquer la situation de Laura et les problèmes qu’elle a déjà eus. Mais, même après avoir vu son badge et compris que c’était une soignante, le directeur lui a répondu qu’il n’y avait « pas de place à l’auberge », et que Neusa devait ramener Laura chez elle et attendre.

Mais Neusa n’était pas prête à abandonner ! Elle savait que Laura était dans un état trop dangereux pour retourner chez elle. Au lieu de cela, elle a emmené Laura au poste de police. Et là, elle a créé un scandale. Neusa est peut-être une toute petite femme, mais elle a une voix et une lueur dans les yeux qu’on ne peut pas oublier. Quand elle est « en mode de combat », on ne peut pas facilement l’ignorer !

Finalement, une voiture de police a emmené Neusa et Laura à un hôpital qui se trouve à une heure de route du village de Neusa. Avant qu’ils n’arrivent, la tension artérielle de Laura était déjà très élevée. Les médecins ont donc pratiqué une césarienne, et Laura a donné naissance à un petit garçon bien portant. Grâce à ses connaissances en santé, sa forte volonté, et l’amour de son travail, Neusa a sauvé la vie de ce bébé – et peut-être celle de sa mère.

Dans un système de santé qui fonctionne bien, les sages-femmes et les médecins travaillent ensemble.

• Quand une sage-femme amène en urgence une femme au centre médical, elle devrait pouvoir rester avec la femme jusqu’à l’accouchement. Ainsi, la femme demandera plus facilement une assistance médicale en cas de nouvelle urgence, parce qu’elle se sentira plus en sécurité et plus calme. Ce sera aussi pour la sage-femme une bonne occasion d’apprendre des choses en observant la manière dont le centre médical traite les urgences.
• Les sages-femmes, les médecins et les autres soignants devraient parler entre eux des problèmes de santé qui sont courants dans la communauté, et de la façon dont chacun d’eux peut travailler à résoudre ces problèmes.
• Les sages-femmes devraient pouvoir poser des questions aux médecins et les médecins devraient y répondre sans réserve. Les médecins et les centres médicaux peuvent offrir une formation et de l’équipement aux sages-femmes.

Si une femme a des saignements, vous devez l’emmener ici, à l’hôpital.

En cas d’urgence, il n’y a pas toujours assez de temps. Nous avons besoin d’ocytocine pour arrêter aignements après accouchement.

Si nous formons les sages- femmes à utiliser l’ocytocine correctement –je pense que c’est une bonne idée.

Et peut-être que nous pourrions travailler ensemble à prévenir l’anémie dont souffrent tant de femmes.

Au centre médical

Les centres médicaux et les hôpitaux ont leurs propres règlements et leurs propres façons de faire, qui vous paraîtront étranges jusqu’à ce que vous en fassiez l’expérience vous-mêmes.

Si vous pouvez entrer dans le centre médical avec la femme que vous y avez amené, vous pourrez apprendre des choses sur ces interventions et ces techniques, et les expliquer à la femme et à sa famille. Peut-être que vous pourrez même aider à faire changer les interventions qui ne sont pas nécessaires.

Améliorez vos connaissances dans les centres médicaux

Regardez tout ce qui se fait au centre médical. Quand vous le pouvez, posez des questions.

Pourquoi avez vous changé le fil de suture, docteur ?

Parce que je suis en train de coudre un muscle. Regardez, le fil de suture 00 est plus solide que le 000.

Expliquez ce qui se passe

Expliquez à la femme et sa famille les raisons de chaque intervention. Assurez-vous que la femme comprend et accepte le traitement.

Travaillez à changer les pratiques inutiles, irrespectueuses ou nuisibles

Certaines pratiques hospitalières ne sont pas nécessaires. Elles peuvent causer une gêne à la femme sans raison valable. Par exemple, il n’est pas nécessaire de raser les poils du pubis avant un accouchement normal. C’est une pratique hospitalière inutile mais courante. Une autre pratique médicale courante qui peut causer des problèmes est l’épisiotomie avant chaque accouchement, pour être sûr d’élargir le passage. Ce n’est pas nécessaire. L’épisiotomie peut causer des déchirures plus profondes dans le rectum, et ne pas guérir aussi facilement qu’une petite déchirure.

Si vous entretenez de bonnes relations avec le personnel d’un centre médical, vous pourrez peut- être suggérer quelques changements. Vous aurez probablement plus de chances de réussir si vous suggérez un seul changement à la fois. Voici quelques aspects sur lesquels vous pourriez vous concentrer :

• les interventions devraient être clairement expliquées à toutes celles qui reçoivent des soins.
• les femmes devraient pouvoir manger et boire pendant la phase de travail.

• les femmes devraient être autorisées (et encouragées !) à s’asseoir, se lever ou marcher pendant la phase de travail.
• les femmes devraient être autorisées à accoucher assises, accroupies ou debout.
• les interventions et les opérations inutiles (comme l’épisiotomie de routine ou la césarienne) devraient être évitées.
• les femmes devraient être autorisées à garder leur nouveau- né dans les bras juste après l’accouchement. Elles devraient être encouragées à allaiter immédiatement.
• les bébés devraient être gardés par leur mère, pas dans une infirmerie – à moins qu’il n’y ait une urgence.

Cette page a été mise à jour : 11 sept. 2019