Hesperian Health Guides

Les types de viol et d’agression sexuelle

Dans ce chapitre :

La victime d’un viol a souvent du mal à chercher de l’aide si le violeur est quelqu’un qu’elle connaît. De plus, il lui est difficile de se sentir en sécurité quand elle sait qu’elle va revoir l’agresseur.

Il y a beaucoup de sortes d’agression sexuelle, bien que la plupart des gens considèrent que ce sont des viols uniquement dans quelques cas. Par exemple, certaines circonstances de la vie peuvent pousser une femme à avoir un rapport sexuel avec un homme alors qu’elle ne le veut pas. Cela peut se passer dans un couple marié, quand on donne à penser aux femmes qu’avoir des rapports sexuels est un devoir qu’elles doivent remplir, qu’elles en aient envie ou non. Même si la société ne punit pas ce type de rapport sexuel forcé, il est inacceptable.

Pour d’autres femmes, avoir des rapports sexuels est un moyen de survivre — de pouvoir faire vivre leurs enfants, d’avoir où se loger, ou de garder un travail. Mais quelle que soit la raison, une femme ne devrait jamais être obligée d’avoir des rapports sexuels.

Dans toute relation, une femme peut choisir d’accepter ou de refuser les avances sexuelles que lui fait un homme. Si elle refuse, l’homme à son tour a le choix soit d’accepter et de respecter la décision de la femme, soit d’essayer de lui faire changer d’avis, soit de la forcer. Même si la femme connaît l’homme et lui dit « oui » — alors qu’elle n’avait pas vraiment le choix de lui dire « non », le rapport sexuel aura été un viol.

Toute femme qui a été forcée d’avoir un rapport sexuel, accompagné ou non d’autres actes de violence, risque d’avoir de nombreux problèmes de santé physique et psychologique.

Quand le violeur est un homme que la femme connaît

La plupart des femmes qui sont violées connaissent l’homme qui les viole. Si elles doivent continuer à être en contact avec lui, il leur est très difficile de se remettre de ce viol, et d’en parler aux autres.

Viol commis par un mari ou un ex-mari. Si dans la loi ou les coutumes traditionnelles la femme est considérée comme une possession de son mari, celui-ci peut penser qu’il a le droit d’avoir un rapport sexuel avec elle à n’importe quel moment, même si la femme ne le veut pas.

Une jeune femme essaie de repousser un jeune homme qui veut la forcer à coucher avec lui

Une femme peut être violée par son petit ami. Le petit ami peut dire qu’il a le droit de coucher avec elle parce qu’il a fait des dépenses pour elle, parce qu’ils ont déjà eu un rapport sexuel ensemble, parce qu’elle l’a excité exprès, ou parce qu’il l’a demandée en mariage. Mais s’il la force, il commet un viol. Les femmes ont souvent du mal à parler de ce type de viol, parce qu’elles pensent qu’on rejettera la faute sur elles.

Harcèlement sexuel Les femmes sont parfois forcées à avoir un rapport sexuel avec leur collègue, leur chef ou leur patron, si elles veulent garder leur emploi. Elles peuvent être menacées de perdre leur travail ou d’une autre forme de punition si elles en parlent à quelqu’un.

Un homme entre dans le lit d’une petite fille qui est effrayée
Les attouchements sexuels sur un enfant constituent un viol

L’abus sexuel des enfants. Les enfants, filles ou garçons, sont parfois violés par un homme qui fait partie de la famille ou par un autre adulte. Si un père, un beau-père, un oncle, un frère, un cousin, ou un autre membre de la famille a un rapport sexuel avec un enfant, ou le/la touche d’une manière sexuelle, il commet un viol. Il est important de comprendre que dans bien des cas, les enfants sont totalement désorientés et ne réalisent pas ce qui est en train de leur arriver, surtout s’ils faisaient confiance à la personne qui abuse d’eux. Les autres membres de la famille peuvent ne pas être au courant de cet abus sexuel, ou ne pas vouloir l’admettre, ou encore en rendre l’enfant responsable. On ne doit jamais blâmer la victime d’un viol, par-dessus tout si c’est un enfant.

Quand le violeur est un inconnu

C’est le cas d’agression sexuelle qui vient généralement à l’esprit des gens quand ils entendent le mot « viol » : le cas où un inconnu attaque sa victime dans la rue ou chez elle. Ces situations sont terrifiantes, mais elles arrivent bien moins souvent que celles où le violeur est un homme connu de sa victime.

Viols collectifs. Ce sont les situations où la femme est violée par plus d’un homme. Il arrive qu’un homme commence à violer sa victime seul, et que d’autres qui assistent à la scène se joignent à lui. Parfois, ce sont des jeunes hommes et des garçons qui vont ensemble violer une femme pour se prouver mutuellement leur « virilité ».

Viols carcéraux (en prison). Beaucoup de femmes sont violées par les policiers ou les gardes de prison après qu’elles ont été arrêtées. Ce type de viol est aussi fréquent entre prisonniers de sexe masculin, et sert à démontrer et à établir la domination du plus fort.

Les femmes victimes de viols de guerre ont toujours besoin d’une aide spécifique. Certaines devront être opérées parce que leurs parties génitales ont été gravement blessées. Celles que le viol aura mises enceintes vont souffrir, ainsi que leur enfant, d’avoir à vivre avec le souvenir qu’elles ont été violées par un ennemi

un soldat attrappe une femme pendant que deux autres soldats retiennent un homme
Le viol est une forme de torture s’il est utilisé dans un contexte de guerre

Viols de guerre. Souvent, soldats ou combattants violent les populations attaquées pour les terroriser et implanter un sentiment de honte chez les femmes et dans la communauté. Ils violent femmes et filles à plusieurs et devant leur famille pour montrer la puissance de leur armée. Ils peuvent garder des femmes dans leur campement, où elles seront obligées de se prostituer ou servir d’esclaves sexuelles pour pouvoir rester en vie, protéger leurs enfants, ou avoir de quoi manger.