Hesperian Health Guides

Ce qu’il faut faire

Dans ce chapitre :

Préparez à l’avance un plan d’urgence

(ce que vous allez faire, point par point, pour vous mettre en sécurité en cas d’urgence)

Pensez aux choses suivantes même si vous croyez que les actes de violence ne se reproduiront plus jamais.

La femme n’a aucun pouvoir sur la violence de son partenaire, mais elle peut choisir la façon dont elle va y répondre. Elle peut aussi prévoir à l’avance les choses qu’elle peut faire pour se mettre et mettre ses enfants en sécurité jusqu’à ce que l’homme arrête d’être violent.

Se mettre en sécurité avant le prochain épisode de violence

une femme avec un bébé sur les genoux console une autre femme
Trouvez quelqu’un en qui vous avez confiance, et qui puisse vous aider à préciser ce que vous ressentez en vous-même, et à réfléchir aux choix que vous pouvez faire.
  • Parlez de la violence de votre compagnon à quelqu’un qui habite près de chez vous. Demandez à cette personne de venir, ou d’aller chercher de l’aide si elle entend que vous êtes en difficulté. Un voisin, un homme de la famille, ou un groupe de femmes pourront peut-être intervenir avant que vous ne soyez gravement blessée.
  • Choisissez une sorte de code de communication – un mot ou un signe– qui indiquera à vos enfants ou à quelqu’un d’autre qu’il faut aller chercher de l’aide.
  • Montrez à vos enfants ce qu’il faut faire pour aller dans un endroit où ils seront à l’abri.

Se mettre en sécurité au moment où la violence éclate

  • Si vous voyez que l’homme va devenir violent, essayez de vous arranger pour que cela se passe dans un endroit où il n’y a pas d’armes ou d’objets qu’il peut utiliser pour vous blesser, et d’où vous pourrez vous échapper.
  • Laissez-vous guider par votre bon sens. Faites tout ce que vous jugez bon de faire pour qu’il se calme, et que vos enfants et vous-même soyez en sécurité.
  • Si vous devez vous éloigner de lui, pensez à la manière dont vous pourrez vous sauver. Quel est l’endroit où vous serez le plus en sécurité ?

Les préparatifs pour se mettre en sécurité quand on est prête à partir

  • Économisez de l’argent par tous les moyens. Mettez l’argent dans un endroit sûr (pas dans la maison), ou ouvrez un compte en banque à votre nom, afin de devenir plus indépendante.
  • Pensez aux autres choses que vous pouvez faire sans vous mettre en danger, qui vous rendront moins dépendante de lui : vous faire des amis, faire partie d’un groupe ou d’une association, ou passer plus de temps avec votre famille.
une femme qui tricote
Savez-vous faire des choses qui vous permettraient de gagner de l’argent ?
  • Renseignez-vous pour voir s’il existe des « maisons d’accueil » (ou refuges, ou foyers) ou d’autres services destinés aux femmes battues. Les maisons d’accueil sont des endroits spéciaux qui existent dans certaines villes ou certains villages, où les femmes battues et leurs enfants peuvent rester pendant quelques temps. Avant de partir de chez vous, essayez de voir s’il y en a une où vous pourriez vous rendre.
  • Demandez à des amis ou à des parents en qui vous avez confiance, s’ils pourraient vous garder chez eux ou vous prêter de l’argent. Surtout, assurez-vous qu’ils ne diront pas à votre compagnon que vous leur avez demandé de l’aide.
  • Obtenez les doubles de vos documents importants, comme votre pièce d’identité ou les carnets de vaccination de vos enfants. Gardez ces papiers à la maison, et donnez-en une copie à une personne de confiance.
  • Laissez l’argent, les doubles de vos papiers, et des vêtements chez une personne de confiance, pour que vous puissiez partir très rapidement.
  • Si vous pouvez le faire sans vous mettre en danger, faites une répétition de votre plan d’échappement avec vos enfants, pour vérifier qu’il fonctionnerait. Assurez-vous que vos enfants n’en parleront à personne.

Si vous partez

une femme qui parle
Je voulais quitter mon mari, mais je n’avais pas d’argent à moi. Alors ma tante m’a permis de l’aider à vendre des choses au marché. J’ai aussi gagné de l’argent en m’occupant des enfants des autres. Au bout de 2 ans, j’ai réussi à mettre un peu d’argent de côté. Alors un jour, j’ai pris les enfants et je suis partie. Parfois c’est dur de vivre avec le peu d’argent que je gagne ; mais pas aussi dur que de vivre avec la violence et les coups que je recevais.

Si vous décidez de partir, vous devez vous préparer à faire face à d’autres types de difficultés:

Rester en sécurité. Le moment où la femme est le plus en danger est celui qui suit son départ. L’homme a perdu le pouvoir de la dominer, et est prêt à tout faire pour récupérer ce pouvoir. Il peut même mettre à exécution ses menaces de mort. La femme doit s’assurer qu’elle est réellement en sécurité là où elle se trouve, soit qu’il ne sache pas où elle est, soit qu’elle soit tout à fait protégée dans cet endroit. Elle ne doit dire à personne où elle habite, car l’homme pourrait arriver à forcer les gens à lui dire où elle est.

Subvenir seule à vos besoins. Vous devez trouver un moyen de vous faire vivre, vous et vos enfants. Si vous pouvez habiter chez des amis ou des parents, profitez de cette période pour continuer votre éducation ou apprendre un métier. Afin de diminuer vos dépenses, vous pouvez par exemple partager un logement avec une femme qui a dû, elle aussi, quitter son foyer à cause de la violence de son compagnon.

Vos sentiments. Vous ne vous sentez peut-être pas le courage de faire face à tout ce qui vous attend dans une nouvelle vie. Vous vous sentez peut-être angoissée et abandonnée, parce que vous n’êtes pas habituée à rester seule dans un endroit que vous ne connaissez pas. Votre compagnon vous manque peut-être — malgré ce qu’il vous a fait. Quand tout vous semble trop difficile, vous ne vous rappellerez peut-être pas combien vous souffriez avant de quitter votre foyer. Donnez-vous le temps de ressentir la tristesse que vous cause la perte de votre compagnon et de la vie que vous avez connue jusque-là. Essayez de rester forte. Essayez de trouver d’autres femmes qui sont dans la même situation que vous. Vous pourrez vous soutenir l’une l’autre.